Forêt-jardin, jardin-forêt, forêt comestible ou forêt-verger : ces déterminations sont équivalentes. On parle bien ici d'espaces boisés composés en partie de végétaux donnant des fruits comestibles et comprenant les strates classiques que l'on trouve en forêt : les arbres, les arbustes, les arbrisseaux, les lianes et les herbacées.
Nous avons décidé de créer une forêt comestible à Montagne et Vie sur une partie de notre forêt.
Nous avons choisi la partie Sud de notre forêt pour créer notre forêt comestible. Voici les raisons pour lesquelles nous avons choisi cette parcelle :
Une forêt comestible ne se compose pas uniquement d'arbres fruitiers. Il faut y laisser pousser des arbres forestiers qui y croissent naturellement comme :
Ces grands arbres formant la canopée vont créer un microclimat favorable aux arbres fruitiers. Ils vont créer un effet brise-vent protégeant la forêt-jardin des vents froids l'hiver et des vents secs l'été. Les arbres feuillus vont fortement pourvoir le sol en humus, ce qui va améliorer la fertilité.
Il est observable que les arbres sont en compétition pour l'accès à la lumière. Celui qui monte le plus haut et le plus rapidement va capter la lumière au dépend des autres situés en-dessous.
Toutefois, ce qui est valable pour l'accès à la lumière ne l'est pas toujours pour l'accès à l'eau et aux nutriments du sol. Il est très probable que le système racinaire des arbres soient interconnectés par un réseau mycorhizien. Le réseau mycorhizien se constitue d'un ensemble de champignons. Dans le sol, les champignons existent sous forme de filaments extrêmement longs connectés aux poils absorbants des racines des arbres. Les champignons apportent aux arbres de l'eau et des minéraux. En échange, les champignons reçoivent la sève des arbres comme alimentation.
Grâce à ce réseau formé par les champignons, les arbres peuvent aussi échanger entre eux des nutriments, des informations, etc. Pour aller plus loin sur le sujet, il est possible de se référer aux travaux de Suzanne Simard, professeure d'écologie forestière et de Peter Woleben, ingénieur forestier.
Une grande diversité d'espèces arboricoles permet à la forêt-jardin de développer une résilience élevée en cas d'aléas climatiques. Plus la biodiversité végétale est élevée, plus la biodiversité animale l'est aussi. Il est important de préserver, voire de développer dans certains contextes la biodiversité.
Les cas de faible biodiversité engendrent des déséquilibres écologiques. La forêt comestible sera exposée à la prolifération d'insectes ou de champignons qui deviendront néfastes par leur grand nombre et diminueront la qualité et la quantité des récoltes.
Il est alors primordial de favoriser la biodiversité en :
Une biodiversité importante garantira un sol vivant et favorisera des récoltes satisfaisantes en qualité et en quantité.
L'ennemi numéro 1 des récoltes abondantes, c'est la gelée tardive qui se produit fin avril jusqu'à la mi-mai. Lorsque les fleurs sont formées, elles sont très sensibles aux températures négatives. Une seule gelée peut ruiner vos espoirs de récoltes. Il faut surveiller les fruitiers à floraisons précoces et/ou sensible comme :
L'intérêt de cultiver ses arbres fruitiers en milieu forestier est justement de les protéger du gel. Les arbres forestiers (hêtre, chêne, noyer, châtaigner, robinier), de part leurs branchages et les quelques feuilles mortes qui s'accrochent encore à leurs branches, forment une protection contre les vents froids. La zone va donc se refroidir moins vite et moins fort qu'en plaine. Les grands arbres gardent la chaleur au sol. Ils ralentissent les rayonnements infra-rouges longs émis depuis le sol. La température du sol se refroidira moins vite qu'en plaine ou en verger classique. La combinaison de ces facteurs permet de gagner quelques précieux degrés pour préserver les fleurs des arbres fruitiers contre les morsures du gel.
Les pommiers, les poiriers, les noyers, et les châtaigniers sont à floraison plus tardive et donc moins sensibles aux gelées tardives. Ils pourront donc occuper les zones plus froides de la forêt comestible. Quant aux noisetiers, ils fleurissent dès la fin de l'hiver. Leurs fleurs minuscules sont parfaitement adaptées aux rigueurs de l'hiver.
Les arbres persistants comme les pins, les mélèzes, les chênes verts forment une protection très efficace contre les vents froids. Ils peuvent être implantés sur la face Nord de votre parcelle.
Nous laissons la partie Nord de notre forêt en zone sauvage. Nous y allons le moins possible pour ne pas déranger la faune qui l'habite. Nous venons uniquement y prélever les arbres destinés pour le bois de chauffage. Cette forêt se compose de :
En y allant le moins possible, nous laissons l'endroit paisible pour la faune, notamment les oiseaux. La présence des oiseaux est essentielle car :
Nous estimons que la présence de chiens et chats est inappropriée dans un jardin-forêt. Elle perturbe la faune sauvage. Les chiens vont y marquer leur territoire par leurs urines. Ils peuvent pénétrer exceptionnellement en forêt au printemps pour gêner les chevreuils s'ils sont présents en trop grand nombre.
Les chats sont à proscrire en forêt et ailleurs de manière générale. Leur comportement de prédateur exerce une trop forte pression sur les oiseaux. Ils participent au déclin de la biodiversité.
On aime le livre :
Quelques personnes qui nous inspirent :
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